1ère Division Blindée Polonaise du Général Maczek

1ère Division Blindée Polonaise du Général Maczek

2) L'action de la 1ère DB en Normandie

2) L'ACTION DE LA PREMIERE DIVISION BLINDEE POLONAISE EN NORMANDIE

 

Au cours de la nuit du 7 au 8 août, ordre fut donné à la Division de traverser Caen pour atteindre au lever du jour les faubourgs sud de la ville. Caen était alors à ce point détruit que les bulldozers durent ouvrir le passage à travers les ruines.

La 51ème Division d'Infanterie Ecossaise - qui faisait également partie de l'Armée Canadienne - tenait le secteur le plus difficile du front ; elle avait pour mission d'enfoncer le front allemand sur 2 à 3 km ; nous devions exploiter cette ouverture pour avancer en profondeur jusqu'à la rivière Dives et si possible, plus loin. En réalité, cela ne fut ni simple ni facile. Dès que le 24ème Lanciers et le 2ème Régiment Blindé eurent dépassé les positions écossaisses, ils se trouvèrent sous le feu efficace des canons anti-chars, de l'artillerie, des mortiers et des Blindés lourds du 1er Corps S.S. Les régiments de tête subirent dès le début de lourdes pertes. En fin de journée on comptait 26 chars détruits sur les 36 engagés en première ligne et on déplorait des dizaines de tués et de blessés.

Le 9 août la Division reçut l'ordre d'attaquer frontalement en direction de Falaise. A notre droite se trouvait la 4ème Division Blindée Canadienne ; la progression devait être menée simultanément. La 4ème Division Blindée réussit à progresser, mais les pertes étaient disproportionnées par rapport au succès obtenus ; 50 chars détruits, 15 officiers, dont le Colonel commandant le Régiment Columbia et 100 hommes de troupe tués, un bataillon d'infanterie anéanti.

De son côté, la 1ère D.B. Polonaise avait avancé de quelques kilomètres et se trouvait approximativement sur la ligne Cauvicourt-Soignolles. L'attaque par surprise fut décidée. Cette action début à 20 h 30 et fut sur le point de réussir. Le mouvement rapide des chars associé au feu de toutes les armes permirent au 1er R.B. de progresser de 3 km en détruisant toute résistance sur son passage. En 10 minutes les bords du ravin Rouvre étaient atteints. Le succès, oui, mais sans l'infanterie et avec la nuit qui tombait il ne pouvait être question de tenir le terrain conquis. D'ailleurs les prisonniers allemands profitant de l'obscurité, commençaient à disparaître et reprenaient la lutte. Il fallut donc reculer sur nos positions de départ. Nous ramenions dans nos lignes 4 officiers et 80 soldats allemands, ainsi qu'une centaine de Canadiens capturés par les Allemands au cours des combats précédents. Nos pertes étaient sévères : 20 chars détruits, 35 membres d'équipage tués ou blessés dont 8 officiers.

Entre le 10 et le 14 août, seule une partie de la Division fut engagée. A l'Etat-Major de Corps d'Armée, les leçons des premiers jours avaient porté leurs fruits, on avait compris qu'une attaque frontale ne pouvait réussir et qu'il fallait bâtir une tactique de manoeuvre ; l'Armée du Général PATTON, déjà loin dans le Sud remontait vers Argentan. On voyait alors se dessiner une possibilité ; l'encerclement et l'anéantissement de la 7ème Armée Allemande. Pour la première fois apparaissait aussi l'expression de "Poche de Falaise".

Le nouveau plan confiait l'effort principal et la responsabilité de l'opération aux deux divisions blindées de l'Armée Canadienne : la 1ère D.B. Polonaise et la 4ème D.B. Canadienne. Ces deux unités devaient s'emparer de Trun et couper les routes qui auraient pu permettre à la 7ème Armée Allemande de battre en retraite vers l'Est.

Le 15 août est un jour de fête pour les soldats polonais en souvenir de la victorieuse bataille de Varsovie contre les troupes de l'U.R.S.S. en 1920. Donc ce jour-là, le 10ème Régiment de reconnaissance de la Division, avec l'appui des Dragons et des canons anti-chars, conquit Jort sur la rivière Dives. Ainsi s'ouvrit la possibilité de passer sur la rive sud de la rivière. Dans le même temps, la 10ème Brigade Blindée traversait cette rivière et son 1er R.B. atteignait en soirée les premiers coteaux sur la rive sud de la Dives. Notre Division avait réussi à percer les défenses allemandes.

Le 16 août, la Division poursuit son effort en direction de Trun, afin de couper les routes qui pouvaient permettre la retraite des Allemands vers l'Est. La Division libérait Morteaux-Couliboeuf.

Le 17 août, la Division libérait Louvagny, Barou, Norrey-en-Auge, les Moutiers-en-Auge. Tandis que les deux Divisions Blindées accentuaient leur pression vers Trun, la Division d'Infanterie Canadienne entrait à Falaise.

Avant que nous ayons achevé notre mission, le Maréchal MONTGOMERY décidait de modifier notre objectif ; au lieu de Trun nous devions nous emparer de Chambois, à 8 km plus au Sud. Au vu de cette nouvelle mission, le Général S. MACZEK dut réorganiser le dispositif de la Division. Il devait tenir compte du fait que sa division était en pointe, alors que la 4èmee D.B. Canadienne était à 7 km en arrière et que les flancs Est et Nord-Est étaient à découvert. Il constitua un groupement de combat des 24ème Lanciers, 10ème Régiment de Dragons et du Régiment de reconnaissance de la Division qui partit en direction de Chambois, le reste de la Division se dirigeant vers la cote 262 - Montormel à 4 km à l'est de Chambois.

Le 18 août la Division libérait la région d'Ecorches.



 



09/04/2007
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